Pierre Giboire, on a un point commun on a été tous les deux pistonnés, moi pour être réformé psychiatrique, vous pour faire votre service militaire à Tahiti comme moniteur de voile, vous avez été le troufion le plus chanceux de l’hexagone
Y’a prescription n’est-ce pas, de nous deux c’est sans doute moi qui ai eu le plus de chance puisque qu’en plus, à Tahiti j’ai effectué mes premiers pas au sein de la radio militaire locale, radio cocotiers, ça ne s’invente pas. J’ai aussi eu la chance de naviguer sur l’ancien voilier d’Alain Colas le Club Méditerranée qui était basé à Papeete après son décès.
A peine revenu à Rennes vous créez Fréquence-Ille, pourquoi ce nom
J’avais eu vent qu’une radio devait s’appeler Radio Vilaine, j’avais donc pris le contrepied et cela m’a porté chance puisque quelques années plus tard nous avions les meilleurs taux d’écoute en Ille-et-Vilaine toutes radios confondues.
Pourtant le démarrage a été laborieux en 1981
Un démarrage audacieux parce que les premiers mois on émettait presque en clandestinité, on était régulièrement brouillé par TDF et on a eu deux fois des descentes des CRS pour saisir l’émetteur, heureusement dès 1982 le paysage s’est apaisé et Edmond Hervé à l’initiative de Martial Gabillard qui était adjoint à la culture nous avait même alloué une subvention sachant qu’à cette époque on avait pas le droit de vendre des espaces publicitaires sur les ondes. Ce n’est que plus tard quand Ouest-France est entré au capital que l’on a pu croître et avoir jusqu’à une vingtaine de salariés.
Vous avez eu une panne de micro, désolé pour la contrepèterie Lol, je reformule ma question, pourquoi avez-vous rendu l’antenne
J’ai souhaité vendre mes parts à Ouest-France parce que j’étais épuisé de ces 10 années à un rythme effréné, je pensais avoir fait le tour de cette aventure et j’avais d’autres projets, notamment de mer et de voile.
D’où le nom de votre agence de communication Mer & Média
Cela me semblait la meilleure manière de conjuguer mes deux passions, les médias et la mer, très rapidement j’ai rencontré Bruno Peyron et je l’ai aidé à mettre sur pieds son projet de course au large, The Race pour les multicoques en équipage. L’agence est aussi intervenue trois fois sur le Vendée Globe en 2004, 2008 et 2016 afin de gérer la communication éditoriale et presse de l’événement, et en parallèle on a édité le magazine Courses au Large pendant plusieurs années.
Et là en 2016 une vague plus forte que les autres vous a propulsé dans le coworking, c’est peut-être l’expérience des soirées de l’équipage dans la cambuse qui vous a fait prendre ce nouveau cap
J’avais vendu mes bureaux assez anodins de Saint-Grégoire et acheté un espace avec une âme architecturale dans le centre de Rennes proche des moulins, la surface était assez grande et j’ai créé La Newsroom, un nouvel espace de coworking dédié aux professionnels des médias et de la communication digitale, un espace de travail partagé design et collaboratif.
Et tout de suite cousin Michel vous a proposé de rejoindre le groupe Giboire
Non pas du tout, à cette époque le groupe Giboire était uniquement concentré sur son métier historique de promotion, ce n’est qu’après l’arrivée d’Olivier Biancarelli que le groupe a opéré sa mutation et que le Coworking en est devenu un des enjeux stratégiques. De mon côté, après avoir lancé en 2016 les premiers espaces de coworking à Rennes sous la marque La Newsroom, Michel m’a proposé de l’accompagner dans la création et le développement d’une société de coworking que l’on a nommé LE POD.
Vous n’avez pas pensé à racheter le groupe Giboire vu qu’il y avait déjà votre nom dessus, cela pourrait-être la conclusion mais je voudrai en savoir plus sur le coworking, en quoi ce concept diffère des centres d’affaires que l’on connaissait dans les années 80
Les centres d’affaires proposaient principalement de mutualiser les services de secrétariat ou de standard téléphonique, ils se situaient souvent dans des centre commerciaux ou des zones industrielles en périphérie de ville et il faut bien le reconnaître l’ambiance n’y était pas des plus joyeuse, depuis les modalités de travail ont changé, les salariés sont beaucoup plus autonomes, les gens écrivent eux-mêmes leurs mails et répondent directement au téléphone et en même temps ils sont friands de lien social.
C’est marrant ce nom, le Pod de prime abord je pensais que c’était un jeu de mot avec le Pote jusqu’à ce qu’un angliciste m’indique que cela signifie la cosse
Nous avions mandaté une agence de communication pour justement trouver une identité et dans la liste proposée ce nom m’a tout de suite interpellé, sa consonance évoque aussi l’univers du digital comme l’ipod, on l’a rapidement retenu et déposé. Sa signification première reflète bien également notre démarche de créer la meilleure enveloppe à la fois par la décoration intérieure et les services proposés, des espaces de bureaux lumineux et ergonomiques. Comme évoqué plus haut les travailleurs qui sont souvent nomades ont aussi besoin de lien social c’est pour cela que nous avons créé deux postes de social manager qui proposent très régulièrement des animations, des conférences et même des balades de découverte dans la ville.
Je suis impressionné des services proposés, entre le frigo connecté et les salles de sieste, il ne manquerait plus qu’un lupanar, Mdr
La salle de sieste est individuelle, Les résidents ont aussi accès à une salle de sport et à des douches pour pouvoir faire un footing entre deux rendez-vous. Vous savez que cela fait partie des avantages que réclament les futurs salariés lors des entretiens d’embauche. On est effectivement à l’aube d’un changement fondamental des modes de travail, aujourd’hui on cherche à ouvrir des espaces identiques à celui-ci dans plusieurs villes de France sur des surfaces comprises entre 1000 et 3000 mètres carrés, même ici à Rennes on va dupliquer Le Pod. Autre nouveauté dans notre offre, nous avons transformé le rez-de-chaussée en espace de salles de réunions pouvant accueillir jusqu’à une centaine de personnes.
Perso je trouve la déco de ce duplex hyper sympa, j’aurai presque envie de descendre à califourchon la rampe de l’escalier si j’en étais encore capable, vous avez aussi de la chance de profiter d’un environnement proche bien dégagé, qui sait la Ville de Rennes dans l’optique de végétaliser l’hyper centre va peut-être créer une mini forêt japonaise selon la méthode Miyawaki en lieu et place de la future ex-tour Samsic, comme quoi les dents creuses inscrites à l’urbanisme sont parfois vides, Mdr
Je vous laisse votre libre arbitre, étant beaucoup plus souple que vous je pense être encore capable d’une petite glissade, Lol.