David Pluskwa vous avez édité la première monographie bilingue de JonOne, The Chronicles, qui retrace la carrière de cet immense artiste.
Je le représente depuis 2010 et je suis toujours très impressionné par son talent associé à une très grande capacité de travail. Quand il crée il est comme envoûté, il peut dormir à même le sol sur des cartons dans son atelier. Sa production est suivie par de très nombreux collectionneurs et en une quinzaine d’années sa côte sur le marché de l’art a été multipliée par 7 ou 8.
Pour le grand public il est difficile de différencier le street-art du graffiti
Dans le monde de l’art JonOne est identifié comme venant du graffiti même si c’est vrai qu’il a commencé sa carrière artistique en posant son blaze, comme on dit maintenant, de manière répétitive dans le métro de New-York mais très rapidement et surtout depuis qu’il vit en France son travail est essentiellement en atelier, même s’il participe de temps en temps à des événements dans la rue. Sur certaines de ses œuvres contemporaines on retrouve un empilement de sa signature qui aujourd’hui est devenue très plastique et symbolique.
Je suis peut-être une quiche concernant l’histoire de l’art, mais quand je vois certaines de ses oeuvres je le trouve proche de Zao Wou-Ki
Chacun peut voir ce qu’il veut, il a eu une période entre 2015 et 2017 où certaines de ses œuvres, certainement de manière involontaire, pouvaient faire penser à des Nymphéas de Claude Monet qui lorsqu’il était presque aveugle avait une peinture assez abstraite. Habituellement on le compare au travail de Jackson Pollock ou de Sam Francis.
J’en reviens à mon peintre chinois favori pour son abstraction et sa profusion de couleur, Pollock a une peinture sombre
Effectivement JonOne est un peintre abstrait dont la couleur exprime une très grande vitalité, Zao Wou-Ki n’avait pas de couleurs aussi saturées dans sa palette.
A ses débuts JoneOne était dans l’essoreuse artistique de New-York qui en a fracassé plus d’un à commencer par Basquiat, sa venue à Paris l’a sans doute sauvé au sens premier du terme, est-ce que l’on peut dire qu’il a ouvert une porte picturale ici en France
Son passage à l’Hôpital éphémère, un squat établi dans l’hôpital Bretonneau dans les années 90 l’a certainement ouvert au monde et fait connaître de plein d’artistes, par contre rapidement il a pris une autre direction en s’éloignant du graphe, je ne sais pas s’il a ouvert une porte picturale en revanche il a ouvert la porte du marché de l’art du graffiti en France et en Europe, par rapport à tous les autres artistes de son époque il a révolutionné le marché de l’art du graffiti en donnant envie à un plus grand nombre de collectionneurs d’acquérir des oeuvres.