Je suis un de vos admirateurs parce que mine de rien c’est pas évident de créer une maison d’édition et a fortiori sur un domaine aussi pointu

Je vous avoue qu’au quotidien c’est pas toujours facile, c’est plus la passion qui m’anime. Heureusement que j’ai une agence de concertation et de géographie qui met au cœur de son approche l’écologie et les territoires ainsi que d’autres activités qui sont plus rémunératrices toujours en lien avec ces thématiques de terres urbaines.

D’ailleurs à ce propos Terre Urbaine le titre de votre société d’édition c’est un joli nom

Je n’en ai pas la primeur je l’ai emprunté à un auteur avec lequel j’ai collaboré, et qui a été directeur de collection dans la maison d’éditions durant les premières années, Thierry Paquot qui est un philosophe de l’urbain et de l’écologie. C’était le titre d’un de ses ouvrages et je trouve qu’il synthétise bien l’esprit de notre ligne éditoriale.

Quand même quand on navigue sur votre site internet on se dit que c’est du sérieux, vous avez plusieurs collections, des supers auteurs qui sont plus intellos les uns que les autres et pourtant vos ouvrages sont très accessibles et surtout cette petite collection Dérives urbaines

La rencontre et la collaboration avec tous ces auteurs est une grande satisfaction, vous avez bien résumé l’objectif de Dérives urbaines pour moi c’est une petite mise en bouche qui en 48 pages doit rendre de manière ludique des notions d’urbanisme ou d’architecture un peu ardues, je demande aussi aux auteurs de choisir des illustrations et des citations.

Tous les ouvrages que vous édités tournent plus sur l’écologie de l’urbanisme et l’aménagement que sur l’architecture

Oui tout à fait, personnellement j’ai un doctorat de géographie et j’avoue que j’ai des lacunes en architecture que j’ai essayé de combler au contact de l’architecte Philippe Madec dont j’ai édité plusieurs ouvrages et par mes différentes activités de journaliste dans diverses revues dont Ecologik qui ne traitait que d’architecture écologique.

Faut dire que vu de l’extérieur le milieu de la construction c’est un espèce de magma qui gargouille sans vraiment savoir quelle direction il va prendre

C’est effectivement un drôle de monde, heureusement l’écologie commence à se faire remarquer avec des mouvements comme la frugalité et je pense qu’aujourd’hui les jeunes générations sont très sensibilisées à la recherche de techniques de construction écologique avec un rejet de la modernité telle qu’on l’a abordé à partir des années 50 avec cette aire du tout béton.

Portrait d’Anne-Solange Muis : Christophe Caudroy / Bidouillage : Bertrand