Tous les rennais connaissent les Baigneuses mais seuls les initiés et en l’occurrence les initiées connaissent l’artiste Gérard Collin-Thiébault
C’est un artiste qui a eu une part importante dans l’art contemporain même si aujourd’hui il a moins de visibilité, dans sa carrière il a eu des grandes commandes publiques notamment pour le tramway de Strasbourg et il est présent dans beaucoup de collections publiques.
Comment peut-on qualifier son travail d’artiste situationniste
Il part toujours de quelque chose ou d’une imagerie qui est populaire, les sacs en plastique, les timbres, les figurines, son travail consiste à essayer de réduire la distance entre la haute culture et la culture populaire et c’est à ça que correspondent vraiment les Baigneuses.
On retrouve vraiment son travail dans des collections privées ou seulement dans des institutions, parce que ses oeuvres sont assez compliquées à comprendre
Il ne faut pas s’arrêter à une image, il faut rentrer dans son travail, oui bien sûr qu’il a des collectionneurs privés.
Quand on lit son argumentaire pour l’installation des Baigneuses qui à l’origine établissent un dialogue avec des voitures stationnées et voir qu’elles ne sont devenues que des objets de décoration
C’est un peu toute la problématique d’une commande publique quand le contexte change, au début elles étaient en résine peinte avec une couleur de voiture Renault mais suite aux dégradations parfois violentes il a été décidé, avec son accord, de les fondre en bronze avec des couleurs plus métallisées de la gamme PSA parce que les voitures aussi avaient évoluées, alors oui le sens premier a disparu mais elles assument très bien leur place d’objets décoratifs dans un jardin à la française avec des fontaines. Elles ont aussi une autre qualité à faire valoir et qui n’est pas très fréquente dans l’espace public c’est le sens de la dérision et de l’humour parce que si on reprend la genèse de leur création à l’origine ce sont des oeuvres créées par un brillant artiste du 18ème siècle Christophe-Gabriel Allegrain qui a été professeur à l’Académie Royale de sculpture et de peinture et dont les oeuvres originales de ces baigneuses sont exposées au Louvre et qui ont été moulées et peintes par Gérard Collin-Thiébault. Pour conclure l’artiste le dit lui-même dans son texte explicatif ce projet de bain de jouvence peut surprendre, mais il ne fait que traduire la création, qui n’est qu’un incessant va-et-vient, suivi d’un brassage constant entre toutes les formes d’art, académisme, avant-garde, art actuel, art ancien entre les cultures dites populaires et celles dites savantes.
DELPHINE GALLOY – Directrice-Adjointe de la Culture, Patrimoine, Archives, musées de Ville de Rennes, Rennes Métropole
Quel a été le budget global de la remise en état des Baigneuses
C’est une opération réalisée en interne, par les services de la Ville de Rennes.
Qui décide du moment où il faut les rénover et pourquoi est-ce si important, ne peut on pas les laisser vieillir comme d’autres œuvres
Pour assurer la pérennité des œuvres d’art et du patrimoine, il est nécessaire d’organiser une maintenance régulière, suivi de l’état, entretien, travaux de remise en état si nécessaire. Si l’on ne fait rien, le patrimoine se dégrade et il faut ensuite organiser de plus grosses opérations de restauration. La régularité des interventions dépend de la nature des matériaux des œuvres, des conditions d’exposition et dans le respect du droit moral des artistes.
Plus globalement vous intervenez sur quel type de patrimoine
La Direction de la culture assure la conservation des œuvres d’art et du patrimoine mobilier