Vous connaissez Pascal Léopold le photographe de Quimper, comme quoi on peut avoir des bonnes relations avec des concurrents
Oui c’est quelqu’un de très sympa et en plus il n’est pas avare de bons conseils notamment sur la post-production, j’étais d’ailleurs allé le voir à ce sujet quand j’ai commencé mon activité.
Vous bossez avec quel appareil
Je bosse au 5D MKIV je travaille un peu à l’ancienne avec des optiques à décentrement, au trépied et avec des multiples expositions qui m’aident pour gérer les contre jours et rattraper les beaux ciels de bord de mer.
En fait vous passez des heures à retoucher vos images
Oui effectivement, je détoure, j’additionne des calques et des masques de fusion et progressivement je remonte les niveaux en demi-tons pour équilibrer mes photos, au final c’est 30 à 40 minutes par image.
Par contre ce qui me surprend c’est que vous ne touchez pas du tout aux fils électriques
Je dirai même que j’aime m’appuyer dessus, ça me fait penser au Japon dans lequel je ne suis jamais allé mais qui me fait rêver. Ceci-dit quand j’ai trop de boulot en prise de vues en été ou que les retouches sont trop complexes je les sous-traite avec un retoucheur anglais dont c’est le métier, d’ailleurs je le cite toujours dans mes boulots.
Quelle gestion des personnages sur vos images
Je ne fais pratiquement que des photos de maisons individuelles, je suis rarement dans la rue et la plupart du temps je suis seul pour faire les prises de vues, alors parfois je me mets en scène tout seul ou je profite de la présence de l’architecte. S’il y a une demande de personnages de toutes manières ils seront souvent en mouvement et donc flous, en général au 1/8 voire au 1/5
Vous aimez bien ranger l’intérieur au moment de shooter
C’est selon les recommandations, j’ai une cliente architecte qui peut tout chambouler pour faire les photos qui lui conviennent, il faut toujours garder à l’esprit que la photo se doit d’être percutante quand elle sera vue par d’autres personnes, mais moi personnellement j’ai tendance à épurer les mises en scène. Au final les photos en intérieur me prennent plus de temps qu’en extérieur et je propose plus de plans différents.
En extérieur vous retouchez beaucoup
J’essaye de le faire avec parcimonie, s’il faut verdir une pelouse pourquoi pas mais en général je laisse les ciels présents en les saturant ou désaturant un petit peu, quand je shoote une maison de bord de mer c’est effectivement plus facile que de contextualiser un bâtiment dans un environnement plus urbain.
Sur la côte nord vous avez de la chance d’avoir des beaux ciels 
Personnellement je préfère des beaux nuages bien gris, la lumière intérieure en est d’autant plus belle, mais ne nous mentons pas les clients préfèrent en général les rayons de soleil, c’est le propre du professionnel de s’adapter.
Vous avez quand même vachement de bol de bosser dans des si belles villas où l’on sent une grande créativité architecturale 
C’est le hasard qui m’a poussé sur la côte d’Emeraude puisque je suis né dans le Var, mon triangle d’or à moi c’est Rennes, St-Malo, St-Brieuc.
J’invite tous les lecteurs à visionner votre site parce qu’on en prend plein les yeux question déco d’intérieur, on sent que c’est open bar, le budget n’a pas l’air d’être un frein
C’est vrai je suis un photographe privilégié, mais la présence d’œuvres d’art apporte aussi des contraintes parce que par discrétion je n’ai, des fois, pas le droit de divulguer les photos et même parfois je n’ai carrément pas le droit d’y faire des photos.
Vous avez bien fait de faire des études de photographie
Perdu, je suis en fait journaliste de presse écrite, mais je me suis rendu compte que je préférais raconter des histoires en image, j’ai même bossé comme pigiste pour l’agence France Presse et de fil en aiguille j’ai tissé ces relations de confiance que j’ai aujourd’hui avec les architectes.

L’architecte, avec lequel j’ai la chance de collaborer depuis plusieurs années, souhaitait illustrer son projet bien que les abords n’étaient pas achevés (ni même entamés d’ailleurs).                                 La vue de nuit a permis de « contourner » le problème tout donnant une forte dimension dramatique à l’ensemble. #SEA Architectures

Quand je le peux, mais ça reste assez rare, j’aime intégrer des silhouettes dans mes prises de vues. Cela permet de donner un peu de vie et surtout une échelle au projet.                                                      Ici, c’est l’architecte qui s’est prêtée au jeu après que nous ayons préparé cette belle longère. #Studio mAAb

J’ai la chance de sillonner les côtes bretonnes et de découvrir des intérieurs aux emplacements pour le moins privilégiés. Ici, sur la côte d’Emeraude, un jour de grand vent, plein Ouest sur le cap Fréhel. #Pi-Architectures

La photographie d’architecture m’amène à travailler de nombreux domaines et notamment celui de l’hôtellerie. Il s’agit ici d’un centre de séminaire à Marseille, un chantier qui a nécessité 2 ans 1/2 de travaux. Pour ce type de reportage, il faut que tout soit en place, et le temps de préparation est très important. Il faut tout ajuster pour que la composition soit bien équilibrée. #Hyphen Archi

Il y a beaucoup de créativité parmi les architectes bretons, avec de vrais paris engagés. La confiance avec le maître d’ouvrage est primordiale, on ne le souligne jamais assez et il en va de même dans la
relation de travail que j’entretiens avec mes clients. Ici, un superbe bar au Légué, à Saint- Brieuc. #8Bis Atelier Architecture

C’est l’un des premiers vrais reportages d’architecture que j’ai eu la chance de réaliser. Un projet fou d’une cabane en bois brûlé adossée aux dunes de Sables-d’Or. J’aime toujours mêler des cadrages larges et des plans plus serrés, je trouve que ça permet de donner du rythme à un reportage. Il ne faut pas oublier qu’on doit raconter une histoire. Un chantier, c’est l’aboutissement de nombreux de mois de conception et de chantier. #Atelier Victoria Migliore