Vous êtes Macron compatible et Nupes incompatible
Oui, les Radicaux n’ont absolument pas adhéré à la démarche de la Nupes.
Pourtant Nathalie Appéré était Nupes aux dernières législatives, donc de fait vous étiez Nupes
Non, je n’étais pas Nupes puisque j’ai apporté mon soutien à Christophe Martins, candidat de la majorité présidentielle et du Parti Radical sur la 3ème circonscription opposé à Claudia Rouaux.
Et contrairement à Jean-Luc Chenut qui l’a sabré au département, Nathalie Appéré ne vous a pas savonné la planche
Non non pas du tout. Nous étions sur des élections différentes !
Le logement est devenu la première préoccupation des ménages de la Métropole
Le logement a toujours été le socle de la construction intercommunale et les 43 communes de la Métropole travaillent ensemble sur cette thématique qui est très importante et très attendue vu l’augmentation parfois exponentielle du coût de l’immobilier. Dans le contexte d’aujourd’hui, nous nous devons d’investir et d’apporter des réponses nouvelles.
Ceci-dît les prix de l’immobilier à Rennes fluctuent selon les années
En 2005, Edmond Hervé avait décidé d’investir massivement et de produire beaucoup de logements pour faire baisser les prix. Cela a fonctionné ! L’objectif du PLH de 2015 visait un « choc des mixités » c’est ainsi que le loyer unique, dans le logement social, a été mis en place ou qu’a été créé, en 2018, notre office foncier solidaire permettant de développer l’accession sociale à la propriété dont on peut voir concrètement les effets comme récemment lors de l’inauguration de la résidence Boréale de Cap accession. Depuis trois ou quatre ans, nous assistons à un bouleversement des contextes qui provoquent, tous, une orientation à la hausse des prix.
C’est quoi votre boulot
Ma mission, c’est de m’assurer de la mise en œuvre par les communes du programme local de l’habitat. Chaque commune s’engage, par contrat et en contrepartie d’une aide de Rennes Métropole à produire du logement social, de l’accession sociale, du logement régulé ou encore du logement libre. Je n’interviens pas sur la forme urbaine, ça c’est le rôle des communes.
Il y a une dérive dans laquelle vous êtes tombés c’est l’hyper densité et la manière dont vous l’employez à outrance, quand on se balade à Bréquigny il y a de la densité avec des grandes barres d’immeubles mais suffisamment éloignées par des espaces verts, si on va dans le chantier Alexandre Duval les immeubles sont construits les uns sur les autres, ce n’est le plus le droit au soleil qui est menacé c’est devenu le droit à la lumière, pourquoi ne pas faire plus haut et moins rapproché
La situation est complexe, on se doit de reconstruire la ville sur elle-même et en même temps on est très contraints par une disposition de la loi Climat, qui est un peu passée sous les écrans radar de l’opinion publique, le zéro artificialisation nette. Cette disposition oblige, dans un premier temps, à diviser par deux le rythme d’artificialisation des sols pour atteindre le zéro en 2050. Concernant les formes urbaines, il faudra se poser la question dans un avenir pas si lointain du devenir des lotissements individuels. Dès aujourd’hui on voit énormément de propriétaires des années 70 et 80 qui sont devenus des personnes âgées et qui ne sont plus capables physiquement d’entretenir de si grandes maisons avec jardins. S’agissant des nouveaux quartiers, Baud Chardonnet par exemple, il faut faire attention aux idées préconçues, il y a souvent une différence de points de vues entre ceux qui n’y font que passer et ceux qui y habitent, et quand on parlent avec les habitants la plupart sont ravis d’y vivre, parce qu’à Baud les espaces verts proches des habitations sont très attractifs. N’oublions jamais que le quartier le plus dense de Rennes reste le centre-ville !
Pour en revenir à votre fonction au logement, ce qui m’a choqué dans les témoignages des nouveaux propriétaires de la résidence de Cap Accession que vous avez inauguré, c’est l’attractivité que suscite la Ville de Rennes, la plupart des ces personnes vivaient à l’extérieur dans les communes périphériques et leur rêve était de devenir propriétaire en cœur de ville
Choqué !
Interpellé
L’un des objectifs de l’organisme de foncier solidaire est de permettre aux catégories intermédiaires de devenir propriétaires et se loger à proximité de leur travail, chaque année la Métropole injecte plusieurs millions d’euros pour ces opérations.
Ceci-dit c’est une propriété tronquée puisque les gens ne sont pas propriétaires du sol, et en fait c’est toujours le sol qui vaut le plus, dans 50 ans ces propriétaires pourront-ils transmettre leur patrimoine immobilier à leurs enfants
Oui, mais à condition que leurs enfants remplissent les mêmes critères sociaux. Je pense que cette dissociation entre le foncier et le logement est l’avenir et qu’elle doit permettre de lutter contre la spéculation immobilière. Elle s’appliquera bientôt à l’ensemble des opérations immobilières réalisées sur du foncier public et concernera l’ensemble des produits immobiliers proposés.
Donc si les enfants sont riches ils ne pourront pas récupérer l’appartement dans leur patrimoine
Non, sans quoi l’argent public n’a plus d’effet.
Les propriétaires sont vachement encadrés, j’imagine qu’ils n’ont pas non plus le droit de sous-louer ou de faire du Airbnb
Non.
C’est pas hyper rentable
C’est rentable dans la mesure où ils se constituent un capital contrairement à une location pure et simple, en plus l’Office foncier Solidaire se porte garant du rachat du bien en cas difficultés à trouver un acquéreur entrant dans critères de l’accession sociale à la propriété. Le dispositif OFS-BRS, c’est un peu le livret A du logement.
C’est Honoré Puil qui l’a conçu ce truc-là ou c’est quelqu’un de beaucoup plus intelligent
Ce sont personnes plus intelligentes (mdr). Cécile Duflot, ministre du logement en 2014, pour la création des offices fonciers solidaires. Emmanuel Macron, ministre de l’économie en 2016, pour la mise au point du bail réel solidaire. Aujourd’hui je préside le réseau national des offices fonciers, et je m’occupe de promouvoir ce dispositif qui connaît un succès fulgurant. C’est la Métropole de Rennes qui propose le plus grand nombre de logements, dans ce groupe, avec déjà plus de 1000 logements livrés ou en cours de commercialisation.
Bon à Rennes vous êtes peinards il y a encore tellement de réserves foncières, un jour on va virer EDF du quartier Cleunay, les bus vont dégager de la plaine de Baud, la ZI de Lorient le long de la Vilaine, même si Marc Hervé l’adore, on va la récupérer
Au niveau de l’ensemble de la Métropole, on doit passer de 135 hectares par an de surface consommées à 50 à court terme et à 0 en 2050.
Donc dans 50 ans il n’y aura plus de lotissements à Pacé et à Saint-Grégoire
Les lotissements tels qu’on les connaît sont condamnés à terme, mais je ne sais pas à quel horizon. Demain, mais c’est déjà le cas, pour les lotissements plus récents ils seront plus denses.
Est-ce que vous vous intéressez aussi aux logements des riches
Oui bien sûr parce que dans une ville il faut de tout.
Mais bon la mixité sociale ça a ses limites, un mec friqué à peut-être pas envie de prendre l’ascenseur avec un mec fauché, d’ailleurs on voit maintenant des programmes immobiliers en hyper centre qui mixent du bureau avec du logement privatif haut de gamme pour éviter de réserver des logements sociaux
Autrefois, dans les immeubles de standings, style Haussmannien, toutes les catégories sociales vivaient sous le même toit et cela ne gênait absolument personne. La proposition que nous faisons vise, dans les programmes immobiliers neufs, à diversifier les produits et donc les prix des loyers ou des logements pour une plus grande mixité.
Et si les riches ont aussi envie d’avoir une piscine dans leur duplex vous signeriez le permis de construire comme Sébastien Sémeril
Non, parce que la question écologique est au cœur des préoccupations environnementales contemporaines.
Vous l’avez démontré tout au long de vos nombreux mandats au commerce, aux gens du voyage et au logement, vous êtes un homme de dialogue et de concertation animé par l’action et le respect de tout un chacun, et comme il paraît de plus en plus évident que cela va être de plus en plus difficile de sauver le soldat Appéré en 2026 et vu que vous êtes encore frais comme un gardon, je vous vois bien l’homme providentiel de la gauche rennaise aux prochaines élections municipales
……………………….. Je ne sais pas si je vais répondre à cette question………………………
On va quand même pas laisser la place à une autre ancienne Radicale de Gauche aujourd’hui Nupes, ce serait cocasse que vous vous retrouviez à la rue, lol
Après de nombreuses années d’engagement politique je ne serais plus candidat à rien, il faut savoir laisser la place à d’autres, je ne préjuge pas de savoir quelles seront les alliances pour les prochaines élections municipales, ce que je sais c’est que les bouleversements politiques que l’on a connu ces dernières années ont été rapides et qu’ils ne sont certainement pas encore terminés.
Vous n’allez quand même pas lâcher le morceau comme ça, si on vous demande de sauver la gauche rennaise, vous allez prendre vos responsabilités
Sauver la gauche rennaise ? Je n’ai pas cette prétention. Ce que je sais, c’est que la gauche rennaise s’est construite sur un socle avec des socialistes, des communistes, des radicaux, des représentants de l’Union démocratique bretonne puis des écologistes. Notre alliance actuelle repose sur ce socle ! Demain, je ne vois pas les radicaux participer à une majorité élargie qui comprendrait la France Insoumise.